Trucs et astuces pour écrire les nombres en lettres

Pas facile de s’y retrouver dans l’écriture des nombres en lettres. Bon, vous me direz, pourquoi se contraindre à apprendre leurs règles orthographiques lorsque des convertisseurs en ligne de nombres en lettres sont si facilement accessibles. Eh bien, je vois deux raisons qui pourraient justifier la nécessité de maîtriser de ces règles.

Tout d’abord, même si vous devez fournir un effort important pour les mémoriser, à long terme, vous gagnerez du temps en évitant les recherches incessantes sur les moteurs de recherche.

Ensuite, il y a une dimension écologique à considérer. Internet est un grand consommateur d’énergie, donc à chaque fois que vous pianotez pour trouver la bonne orthographe d’un nombre, votre impact sur l’environnement augmente. Connaître ces règles vous permettrait, alors, de participer à la réduction de votre empreinte carbone.

J’espère que les explications ci-dessous seront assez claires et faciliteront votre apprentissage.

 

À quelle classe grammaticale appartiennent les nombres ?

Les nombres sont composés d’adjectifs numéraux cardinaux. Ils indiquent la quantité d’êtres, d’objets,… dont on parle.

 

Le pluriel des adjectifs numéraux cardinaux :

Les adjectifs numéraux cardinaux sont invariables.

Exemples :

  • Les quatre horloges de ma maison sont toutes en panne.
  • Trente-cinq élèves sur quarante ont rendu leur devoir.

 

Mais il y a des exceptions (vous vous en doutiez, non !) : « vingt » et « cent »

Ils s’accordent lorsqu’ils :

  • sont multipliés par un autre nombre : quatre-vingt (4×20), cinq cent (5X100), neuf cent…
  • et ne sont suivis d’aucun nombre :
    • Quatre-vingts baguettes de tambour ↔ Quatre-vingt-cinq baguettes de tambour,
    • Deux mille quatre-vingts ↔ Quatre-vingt mille baguettes de tambour.
    • Deux cents habitants ↔ deux cent trente habitants
  • mais aussi, ne désignent pas une date : les années quatre-vingt ou mille neuf cent quatre-vingt.

 

Le cas de « mille » :

Mille est toujours invariable.
Sauf s’il s’agit du « mille » marin, qui dans ce contexte est un substantif (appelé plus communément nom commun ou nom) : dix milles marins

 

Millier, million, milliard, et compagnie

Ces mots sont des noms et non des adjectifs numéraux cardinaux. On les accorde avec la quantité définie par le nombre.

  • Un millier – Quatre cent trente-trois milliers
  • Un million – Deux cents millions
  • Un milliard – mille cinq cent vingt milliards.

 

Trait d’union ou pas trait d’union ?

Dans l’orthographe traditionnelle, on met un trait d’union pour tous les nombres inférieurs à 100 (quarante-deux, cinquante-huit, deux cent trente-huit), sauf lorsqu’on les écrit avec « et » (trente et un).

La réforme orthographique de 1990, quant à elle, recommande d’en ajouter partout : troiscentvingtetun.

 

Petits bonus :

  • Le pluriel commence à partir de 2 :  1,3 milliard – Deux milliards
  • Le cas de « un » : comme ses comparses adjectifs numéraux cardinaux, il est invariable en nombre. Mais son genre (masculin – féminin) peut varier : quarante et une assiettes.

Un livre inspirant

Comme par Magie – Vivre sa créativité sans la craindre

Elizabeth Gilbert

Résumé

Il y a quelques mois, assise à une terrasse de café, je discutais de l’écriture avec une amie. De ce qu’elle nous procurait comme satisfactions, doutes, écueils. Et elle me conseilla de lire le livre d’Elizabeth Gilbert Comme par magie. Voilà, une bonne idée de cadeau de Noël ! Alors je l’ai mis sur ma liste au Père Noël. Et franchement, j’ai beaucoup aimé. Il est facile d’accès, contient bon nombre d’anecdotes, de citations, et apporte une façon d’aborder sa créativité.

Elizabeth Gilbert est une écrivaine et journaliste américaine, autrice du best-seller Mange, prie, aime (que je n’ai pas lu). Dans Comme par magieVivre sa créativité sans la craindre, elle explore son processus d’écriture, partage son point de vue sur la créativité et raconte les bienfaits de vivre une existence créative malgré les obstacles que nous rencontrons (obstacles issus de nos propres freins ou provenant de l’extérieur).

Une existence créative, c’est faire preuve de courage. Le courage d’aller explorer les pépites cachées en nous, de se laisser guider par sa curiosité plutôt que par ses peurs ou le poids des stéréotypes.

Une existence créative, c’est accepter que nous ne sommes pas les propriétaires de « nos » idées. Les idées vont et viennent au gré de leurs envies, en quête d’une collaboration avec un humain disponible.

Une existence créative, c’est collaborer avec son inspiration, ce qui demande du travail, de la rigueur, de prendre soin de cette inspiration, mais aussi de savoir profiter de ses échecs et de passer à un autre projet quand la collaboration ne fonctionne vraiment pas.

Une existence créative, c’est cesser de croire que seuls les artistes tourmentés sont créatifs, que la souffrance est nécessaire pour être un vrai créatif.

Une existence créative, c’est savoir gérer son succès et éviter de supporter le poids de son étiquette de « génie » qui peut induire une peur de ne pas être à la hauteur dans ses prochaines œuvres.

Une existence créative, c’est d’abord vous faire plaisir avant de penser au résultat, c’est avant tout « créer ce qui provoque des révolutions dans votre cœur » et ne rien attendre en retour.

Une existence créative, c’est s’autoriser à ne demander la permission à personne pour créer, et c’est aussi être convaincu que vous avez la permission d’être là, d’avoir une vision et une expression personnelle. Et ce qui prime, c’est votre authenticité.

Une existence créative, c’est partager votre travail une fois qu’il est achevé, le faire connaître au monde.

Une existence créative, c’est ne pas laisser son ego prendre toute la place.

Une existence créative, c’est accepter que tout n’est pas rose, que les contrariétés comme les moments de grâce font partie de ce processus.

Et, chose rassurante, une existence créative peut démarrer à tout âge, à tout moment.

Hélène Ducrocq, une artiste engagée

Hélène Ducrocq, portrait d’une femme dont les univers questionnent  sur notre représentation du monde.

Il y a quelques temps, j’ai rencontré Hélène Ducrocq… par visio.

Un jour, un message de Pierre Dron. Une invitation à découvrir l’exposition d’Hélène Ducrocq : Femmes sauvages.

Curieuse, je cherche sur le Net plus d’informations. Qui sont ces femmes sauvages et qui est cette Hélène Ducrocq ?

Une image apparaît sur mon écran, l’affiche de l’expo, un cyanotype. Je suis frappée par l’intensité des bleus et leurs nuances, par les mouvements, le côté organique qui se dégage. Je trouve ça très beau et accessible. Besoin de le dire, d’en faire part.

« Et si tu faisais son portrait ? » me lance Pierre. Je me sens alors comme autorisée et ose contacter Hélène via messagerie. Elle, qui ne me connaît ni d’Ève ni d’Adam, à ma grande surprise, accepte. Nous convenons d’une date d’interview. Le top départ est lancé.

Préparation consciencieuse de cette interview : visite de son site (www.oeilbleu.com), écoute de podcasts, lecture d’articles. Je découvre une artiste multiple – réalisation, écriture, illustration –, sensible au vivant, à la nature.

Des questions surgissent. Envie d’en savoir plus sur ses univers, son processus de création, sa personnalité, sur ce qui l’anime.

L’heure et la date du rendez-vous arrivent, un peu d’appréhension.

Par écrans interposés, Hélène m’accueille avec un grand sourire. Elle se livre avec simplicité, mais tout au long de notre discussion, elle se demande ce que je vais bien pouvoir faire de tout ce qu’elle me raconte.

 

Eh bien, après des recherches et cet entretien d’une heure, voilà ce qui m’a séduite chez Hélène :

 

Sa détermination

Je suis touchée par cette petite fille qui se rend compte qu’elle peut canaliser ses émotions et prendre du recul face à ce qu’elle vit, ressent, grâce à quelques coups de crayons, puis qui décide, un jour, de faire de ce moyen d’expression, une force.

Une force qui la conduira à aller plus loin, à expérimenter d’autres formes d’expression, à utiliser son art pour devenir raconteuse d’histoires. Des histoires qui apportent un regard différent, empreint de douceur, de respiration.

 

Sa curiosité et sa volonté de reconnecter l’humain avec la nature

J’aime cette curiosité qui la pousse à se questionner, à se documenter pour comprendre notre rapport au monde, un monde qui lui semble vide de sens, rempli de violence, de peur – peut-être parce qu’il s’est déconnecté de la nature. Nature qui pourtant nous nourrit, prend soin de nous.

Et que ce soit dans ses courts métrages comme les Mal aimés, dans les histoires qu’elle raconte, dans ses illustrations, dans ses œuvres, elle cherche à nous reconnecter avec cette nature afin que nous puissions nous ressourcer et retrouver du sens dans notre vie.

Je ne peux m’empêcher, alors, de faire un rapprochement avec le travail de l’architecte Luc Schuiten qui conçoit la ville comme un vaste organisme vivant où règne osmose, résilience, respect, où chaque être humain peut construire ses points de repère fondamentaux et lutter contre la dégradation de son environnement.

 

Son engagement

Je suis admirative devant sa volonté, par le biais de son art, de créer un monde meilleur en sensibilisant le public aux thèmes qui lui sont chers : la nature, la biodiversité, la féminité, nos peurs ou nos phobies.

Cet engagement passe par la discipline et les objectifs qu’elle se fixe, par l’énergie qu’elle déploie dans la réalisation de ses projets : sorties nature pour observer les animaux, rencontres avec des naturalistes, choix de la technique qui lui semble la plus appropriée au message qu’elle veut faire passer, à l’émotion qu’elle veut susciter, mais aussi… recherches de moyens financiers.

Il passe également par la transmission de ses univers, par les dynamiques de créativité qu’elle impulse et le soutien qu’elle accorde aux jeunes auteurs via son blog, sa chaîne Twitch ou la Communauté d’écriture de la région Auvergne-Rhône-Alpes.

 

La délicatesse qu’elle apporte à ses créations

Je suis sensible au fait que, à chaque projet, elle choisit minutieusement le type de lumière, de couleurs et de matériaux. Comme dans son film sur les corbeaux où elle a préféré utiliser le principe de la peinture animée, plutôt que le papier découpé, pour apporter souplesse aux plumes des oiseaux et façonner des métamorphoses.

Je suis émue quand elle m’explique que, dans ses films, elle veut créer une véritable alchimie entre le son, l’image, le rythme, le mouvement et la musique afin que le spectateur soit emporté et touché par ce qui se passe. Pourquoi ? Parce que, lorsque j’écris, je me reconnais dans ce processus.

 

Et enfin l’émerveillement qu’elle nous offre

J’entends l’émerveillement qui l’anime lorsqu’elle crée.

Cet émerveillement qui donne envie d’apprendre, qui réveille nos imaginaires, développe notre créativité et notre propre compréhension du monde.

 

Et pour son plus grand bonheur, elle le suscite chez les jeunes générations. Preuves en sont les dessins que lui envoient de par le monde, les enfants qui ont vu ses films lors des festivals de courts métrages et d’animation de Singapour, Berlin, Bruxelles, Clermont-Ferrand

 

Alors, j’ai hâte de découvrir ses nouveaux projets, le deuxième volet des Mal aimés, qui devrait sortir en 2024, et ses prochaines œuvres.